Les bons (et moins bons) coups de 2019

[Photo fournie par Top Rank]

Établir notre désormais traditionnel palmarès de fin d’année de la boxe québécoise n’a pas été une mince tâche, cette fois. Quantité d’athlètes ont fait leur marque au cours des 12 derniers mois, chacun à leur manière. Mais bon, puisqu’il faut bien trancher, voici les bons (et moins bons) coups de 2019 selon Ringside.

LE BOXEUR DE L’ANNÉE – Artur Beterbiev

Après la victoire d’Artur Beterbiev contre Radivoje Kalajdzic, le 4 mai en Californie, Ringside regrettait que cette autre solide performance du champion IBF des mi-lourds passe à nouveau sous le radar, le public québécois ne semblant pas intéressé du tout au parcours du Russe. Quelques mois plus tard, le 18 octobre, Beterbiev a ravi le titre WBC des mains d’Oleksandr Gvozdyk, devenant ainsi le tout premier champion unifié issu du Québec. Beterbiev est ainsi devenu un incontournable de la boxe, tant pour les Québécois que pour le reste du monde. Plus jamais ce monstre du pugilat ne sera indûment balayé sous le tapis. Il était temps. Voilà pourquoi Artur Beterbiev est sacré boxeur de l’année 2019.

LA MENTION HONORABLE – Jean Pascal

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En plus de devenir champion WBA des mi-lourds, Jean Pascal a défendu son titre avec succès en 2019. / Photo tirée de la page Facebook de Jean Pascal

C’est un choix déchirant qu’a imposé à Ringside Jean Pascal avec sa victoire contre Badou Jack, il y a quelques jours. Il se voulait déjà un candidat plus qu’intéressant au titre de boxeur de l’année après avoir obtenu sa ceinture WBA des mi-lourds contre Marcus Browne, le 3 août. Son gain in extremis contre Jack est venu bien près de lui permettre de se hisser au sommet. Au final, la première historique réussie par Beterbiev aura fait pencher la balance en sa faveur. Mais malgré tout, c’est une exceptionnelle année 2019 qu’a connu Pascal, de sorte que vous le verrez cité à quelques reprises plus bas. On s’en voudrait, cela dit, de ne pas adresser ici un clin d’œil à Marie-Ève Dicaire, qui a quand même défendu trois fois sa ceinture IBF des super-mi-moyens cette année.

LA SURPRISE – Jean Pascal

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Jean Pascal (à gauche) a vaincu Marcus Browne le 3 août. / Photo tirée de la page Facebook de Jean Pascal

Bien sûr que la « vraie » surprise de 2019 dans le monde de la boxe, c’est cette victoire d’Andy Ruiz fils contre Anthony Joshua, le 1er juin. Mais puisqu’on traite ici de la boxe québécoise, pas le choix d’y aller avec Jean Pascal, que tout le monde croyait fini ou presque avant qu’il ne vienne à bout de Marcus Browne. Le polarisant Lavallois aura toujours sa part de détracteurs quoi qu’il fasse, mais plusieurs ont sans doute changé leur fusil d’épaule après ce triomphe.

LA DÉCEPTION – Eleider Alvarez

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Eleider Alvarez (à gauche) a perdu son combat revanche contre Sergey Kovalev. / Photo fournie par Top Rank

De boxeur de l’année en 2018, voilà qu’Eleider Alvarez dégringole tout à l’opposé du palmarès. Ce n’est pas tant le fait que le Colombien a perdu le titre de champion WBO des mi-lourds dès sa première défense, le 2 février, lors de la revanche contre Sergey Kovalev. La déception relève beaucoup plus de la façon dont il s’est incliné : avec une performance en demi-teinte, sans âme ni rage de vaincre apparente. Bref, tout à l’opposé de la façon dont il avait vaincu Kovalev lors du premier duel. Dommage, quand on se souvient de tous les efforts accomplis pour décrocher cette ceinture. Inactif depuis ce revers, Alvarez sera de retour dans le ring le 18 janvier pour affronter Michael Seals.

LE HÉROS OBSCUR – Erik Bazinyan

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Erik Bazinyan après sa victoire contre Alan Campa. / Photo fournie par Golden Boy Promotions

Son entente avec Golden Boy Promotions fait en sorte qu’on le verra un peu moins souvent se battre au Québec, à l’instar de ses collègues Steven Butler et Yves Ulysse fils. Mais ça ne veut pas dire qu’Erik Bazinyan n’a rien fait qui vaille au cours de la dernière année, bien au contraire. Il a d’abord facilement vaincu Alan Campa par décision unanime le 2 mai, avant de passer le knock-out au vétéran Saul Roman le 12 décembre. Et, mine de rien, il cimente sa place un peu partout dans les classements mondiaux. On serait bien dus pour le revoir chez nous.

LE COMBAT DE L’ANNÉE – Jean Pascal c. Badou Jack

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Jean Pascal (à gauche) a vaincu Badou Jack par décision partagée le 28 décembre. / Photo tirée du compte Twitter de Showtime

La dernière année nous a offert plusieurs bons candidats pour l’obtention de cette récompense. Le choc Beterbiev-Gvozdyk était certainement méritant. Même le combat du 7 décembre entre David Lemieux et Max Bursak, hautement divertissant à défaut d’être élégant, aurait aussi pu être considéré. Mais difficile de laisser de côté ce superbe duel que viennent de nous offrir Jean Pascal et Badou Jack, un festival de feux d’artifice au cours duquel l’émotion et l’excitation ont été à leur comble. Notons au passage que Jack avait été du combat de l’année 2018 selon Ringside, à l’issue de son match nul contre Adonis Stevenson.

LE KNOCK-OUT DE L’ANNÉE – Andranik Grigoryan c. Jorge Garcia Jimenez

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Andranik Grigoryan (à gauche) a passé un knock-out aussi spectaculaire qu’inattendu à Jorge Garcia Jimenez. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

C’est déjà étonnant lorsqu’Andranik Grigoryan ajoute un K.-O. à sa fiche, imaginez quand il s’en paie un aussi spectaculaire que celui qu’il a servi au pauvre Jorge Garcia Jimenez, le soir du 15 juin à Shawinigan. Une main droite vive et puissante, sortie de nulle part pour atterrir sur le menton de Jimenez, tombé à la renverse comme si une folle bourrasque venait de déferler sur le ring. Il fallait voir Grigoryan ému aux larmes après cette victoire, qui lui procurait la ceinture NABA des poids plumes. La séquence est disponible sur le site de TVA Sports.

LE PLUS BEAU RETOUR – Jean Pascal

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Jean Pascal en préparation pour son combat contre Badou Jack. / Photo tirée du compte Twitter de Showtime

Entre nous, y avait-il vraiment un autre choix possible pour cette mention? Allez, on ne s’étendra pas davantage sur les raisons qui expliquent pourquoi Pascal mérite le titre du plus beau retour de l’année. C’est assez évident, disons.

L’ESPOIR À SURVEILLER – Lexson Mathieu

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Lexson Mathieu a été parfait à ses huit premiers combats en carrière. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

Il y a de ces expressions anglaises qui sont difficilement traduisibles en français. Comme lorsqu’il est question du swag que peut dégager un individu, par exemple. Existe-t-il un terme francophone approprié pour décrire la chose? Si c’est le cas, on l’ignore. Mais ce qu’on sait, c’est que Lexson Mathieu en a tellement, de swag, que ça lui sort par les oreilles. Sans oublier, bien sûr, le talent, la puissance et l’attitude. Avec huit victoires en autant de sorties en 2019 – ses huit premiers combats en carrière –, on a eu amplement le temps de le surveiller, direz-vous. Or, quelque chose nous dit que le jeune homme de 20 ans n’a pas fini de nous épater.

QUELQUES SOUHAITS POUR 2020

-Que Steven Butler se serve de la douloureuse leçon que lui a servi Ryota Murata la veille de Noël pour améliorer sa boxe encore davantage. Il l’a fait une fois après Brandon Cook, il peut très bien répéter l’expérience à la suite de cette défaite en combat de championnat, au cours de laquelle il n’a quand même pas si mal paru.

-Un peu dans la même veine, que Simon Kean conserve les aptitudes qu’il a démontrées en l’emportant contre Siarhei Liakhovich, le 7 décembre, notamment sur le plan de sa défense. Il y a encore du chemin à faire, on s’entend, mais c’est certainement un début.

-Qu’Oscar Rivas puisse mettre derrière lui son revers contre Dillian Whyte – et toute la controverse qui a suivi – pour revenir en force l’an prochain. Il mérite une deuxième chance de se faire valoir sur la scène internationale.

-Que Michel Villeneuve et tous les autres Australopithèques du même acabit qui croient que les femmes n’ont pas leur place dans la boxe se taisent à jamais. Marie-Ève Dicaire, Kim Clavel et toutes les autres boxeuses prouvent lors de chacun de leurs combats qu’elles ont autant de mérite que n’importe lequel de leurs confrères masculins. Non mais, vraiment, à quel point y a-t-il des imbéciles en ce bas monde?

-Que le Groupe Yvon Michel se déniche malgré tout un ou une autre athlète pour faire office de tête d’affiche de l’organisation aux côtés de Dicaire. Que ce soit Rivas, Eleider Alvarez ou quelqu’un autre… Ça prend quelqu’un, et vite. Ce sera bon pour GYM, et pour la boxe en général.

-Que la difficile sortie de David Lemieux contre Max Bursak, une première en plus d’un an, soit effectivement attribuable à la rouille et non un présage de ce qu’il l’attend chez les 168 lb.

-Que le gagnant du combat revanche entre Deontay Wilder et Tyson Fury en février accepte les 20 millions d’Eye of the Tiger Management pour venir affronter Arslanbek Makhmudov au Centre Bell. Quoi, on peut rêver, non?

-Et, bien sûr, une bonne année 2020 à vous tous!

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À l’arrachée…

[Photo fournie par Golden Boy Promotions]

Était-ce à cause de la rouille accumulée pendant cinq mois d’inactivité? Ou était-ce un certain stress, une certaine pression découlant d’un tout premier combat disputé en sol américain? Un mélange de tout ça? Ou peut-être autre chose?

Toujours est-il que Steven Butler a dû ramer comme un galérien pour venir à bout de l’Ukrainien Vitalii Kopylenko jeudi soir, au Hard Rock Hotel and Casino de Las Vegas. Et pour cette première incursion dans la capitale des machines à sous, le Québécois aura eu besoin de toute sa petite monnaie pour se sauver avec une victoire par décision partagée.

Deux des juges ont favorisé Butler (27-1-1, 23 K.-O.) à 96-93, tandis que le troisième a donné Kopylenko (28-2, 16 K.-O.) gagnant avec un pointage de 95-94. Ringside avait également une carte de 95-94, mais en faveur de Butler, qui est ressorti du ring avec la ceinture WBC International des poids moyens.

La commission athlétique du Nevada a longtemps branlé dans le manche avant de donner son feu vert pour ce duel. À ses yeux, Butler était bien trop fort pour Kopylenko. Il faut dire qu’on ne savait que peu de choses à propos de l’Européen de 35 ans, si ce n’est que ses dernières victoires avaient été acquises face à des adversaires au profil, disons, suspect. Comme ce dénommé Miguelo Tavarez qui, au moment de leur combat, présentait une ahurissante fiche d’aucune victoire et 31 défaites…

Mais jeudi, c’est pourtant Kopylenko qui a failli jouer un bien vilain tour à Butler. Actif, coriace et parfois sournois, il a tôt fait de se transformer en obscure énigme que le cogneur montréalais n’a jamais vraiment pu résoudre, en dépit du résultat final.

Dès le départ, on sentait Butler surpris, voire décontenancé, par la tenue de son rival. Allait-il pouvoir s’ajuster à temps?

Celui qu’on surnomme « Bang Bang » a mieux fait à partir du troisième round, mais Kopylenko n’a jamais levé le pied. À tel point qu’il est même parvenu à envoyer Butler au tapis au huitième assaut grâce à une puissante frappe au corps qui a complètement coupé le souffle de Butler.

On pensait bien que cette chute de Butler, sa première depuis sa défaite contre Brandon Cook en janvier 2017, allait sceller l’issue du duel en faveur de Kopylenko. Il fallait d’ailleurs voir les visages défaits de Camille Estephan et Antonin Décarie, assis au parterre non loin de l’action, quand leur protégé s’est retrouvé à quatre pattes dans l’arène.

Or, Butler s’est relevé, et s’est battu avec tout ce qui lui restait d’énergie du désespoir. Assez, sans doute, pour faire pencher la balance de son côté pour de bon et s’assurer la victoire.

Et s’il y a un élément positif à retenir de ce combat pour le camp Butler, c’est justement la manière dont le boxeur s’est remis de sa chute sur le plan mental. Plutôt que de se laisser abattre, il a persévéré jusqu’à la toute fin. On n’aurait jamais vu ça de sa part il y a quelques années à peine. C’est dans des moments comme celui-là qu’on constate toute la maturité acquise depuis cet infâme revers contre Cook.

Mais à 23 ans, Butler est encore bien jeune, et ce duel contre Kopylenko a aussi démontré qu’il lui restait encore beaucoup de travail à faire s’il veut se mesurer un jour à l’élite des poids moyens. Avec ce qu’on a vu de lui contre l’Ukrainien, Butler se serait fait démolir dans le temps de le dire face aux Canelo Alvarez, Daniel Jacobs et autres Demetrius Andrade de ce monde.

Heureusement pour lui, Butler a l’attitude et l’équipe qu’il lui faut pour retenir la leçon et corriger ce qui a fait défaut. Ce sera impératif pour la suite des choses.

Bazinyan étincelant

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Erik Bazinyan (photo) a complètement dominé son rival Alan Campa. / Photo fournie par Golden Boy Promotions

Si Butler a connu une soirée difficile à Vegas, ce fut tout le contraire pour son confrère Erik Bazinyan (23-0, 17 K.-O.), qui a vaincu avec brio le Mexicain Alan Campa (17-5, 11 K.-O.) par décision unanime (99-90, 99-90, 97-92). Il a ainsi défendu ses titres NABO et NABA des super-moyens.

Il n’y avait que quelques secondes d’écoulées dans cet affrontement que déjà, Bazinyan imposait son tempo. En plus de contrôler la distance avec un jab ultra-efficace, le jeune homme de 23 ans a pu atteindre la cible avec sa main droite autant qu’il le voulait, profitant des largesses défensives de son opposant.

Campa, cependant, s’est montré tenace devant les attaques répétées de Bazinyan. Il a entre autres réussi à survivre à un cinquième round particulièrement difficile, au cours duquel un coup sous la ceinture lui a sonné les cloches et un coup de tête accidentel lui a laissé une énorme bosse au-dessus de l’œil gauche.

Bazinyan a fait savoir après le duel qu’il était quelque peu déçu de ne pas avoir passé le knock-out à son rival, comme il l’avait fait lors de ses huit sorties précédentes. Mais au fond, qu’importe. Le pugiliste d’origine arménienne a été à ce point dominant que même s’il n’a pu stopper Campa, sa victoire n’en a pas été moins étincelante.

Enfin, une diffusion décente

Un mot, enfin, pour revenir sur la webdiffusion du gala de jeudi par l’entremise de la page Facebook de Golden Boy Promotions. On se souvient que la semaine précédente, lors du combat revanche entre Yves Ulysse fils et Steve Claggett, la retransmission du gala avait été, au mieux, exécrable, alors que les spectateurs ont été plongés dans le noir pour la dernière moitié du duel.

Eh bien, cette fois, force est d’admettre que ce fut nettement mieux côté production. Mis à par un bref petit accroc en tout début de diffusion, les amateurs n’ont pas perdu une seule seconde d’action. Souhaitons qu’il s’agisse là d’un signe annonciateur de ce qui nous attend pour les prochains Thursday Night Fights.

Les bons (et moins bons) coups de 2018

[Photo fournie par HBO]

Encore une fois cette année, la boxe québécoise nous aura offert son lot de moments mémorables, autant dans le ring qu’à l’extérieur. Ringside vous offre son palmarès des pugilistes de chez nous qui se sont illustrés en 2018 – pour le meilleur et pour le pire -, ainsi que quelques souhaits pour l’année à venir.

LE BOXEUR DE L’ANNÉE – Eleider Alvarez

La patience d’Eleider Alvarez aura largement été récompensée en 2018. Le boxeur colombien est non seulement devenu champion du monde après avoir attendu pendant deux ans d’avoir la chance de se battre pour une ceinture, sa victoire décisive contre Sergey Kovalev le 4 août l’a fermement ancré au sein de l’élite des mi-lourds, ainsi que dans le cœur des amateurs d’ici. Et pour couronner le tout, le voilà qui vient de signer un lucratif contrat avec le promoteur américain Top Rank. Cette année, Alvarez aura prouvé au centuple que tout vient à point à qui sait attendre. Tous les yeux de la planète boxe sont maintenant tournés vers le 2 février, date du combat revanche contre Kovalev au Texas.

LA MENTION HONORABLE – Marie-Ève Dicaire

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Marie-Ève Dicaire est devenue championne IBF des super-mi-moyens. / Photo Bob Lévesque

Quand on y pense, ce que Marie-Ève Dicaire a accompli depuis le début de sa carrière relève de l’exploit à tous points de vue. Presque à elle seule, elle a réussi à faire connaître la boxe féminine professionnelle, sport qui était jusque-là largement méconnu du public québécois. Chemin faisant, et victoires aidant, elle s’est bâti une réputation enviable et un bassin de partisans considérable. Puis, le 1er décembre, elle est passée à l’histoire en devenant la première championne du monde québécoise aux dépens de Chris Namus. On a déjà hâte de voir ce que 2019 lui réserve.

LA SURPRISE – Mathieu Germain

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Mathieu Germain a remporté ses quatre combats en 2018. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

Ce qui fut étonnant dans le cas de Mathieu Germain, ce n’est pas qu’il ait remporté ses quatre combats en 2018 – le jeune homme a du talent, quand même. C’est plutôt la manière dont il s’est établi dans le paysage pugilistique de la province au cours de la dernière année. Bien peu de gens s’attendaient à ce que son combat du 23 juin contre Christian Uruzquieta, pour prendre cet exemple, se solde par la spectaculaire pétarade à laquelle on a pu assister ce soir-là. Cette victoire a confirmé ses dons de showman dans un ring, et n’est certes pas étrangère au fait qu’il disputera la première finale de sa carrière le 26 janvier au Casino de Montréal, alors qu’il fera face à Steve Claggett.

LA DÉCEPTION – Custio Clayton

 

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Custio Clayton (à droite) lors de son combat contre Stephen Danyo, le 26 mai. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

On ignore quelle mouche a piqué Custio Clayton en 2018, mais elle devait être grosse en s’il-vous-plaît pour qu’elle fasse dérailler sa carrière de la sorte. Tout semblait lui sourire depuis qu’il avait quitté les rangs du Groupe Yvon Michel pour joindre ceux d’Eye of the Tiger Management. Des combats, des titres mineurs, il en était même venu à se classer aspirant obligatoire au titre WBO des mi-moyens après avoir vaincu Stephen Danyo le 26 mai. Mais après cette victoire, pour des motifs qui n’ont jamais été clairement expliqués, il a refusé un pactole de Top Rank qui lui aurait permis de se mesurer à Terence Crawford, en plus de larguer son entraîneur Daniel Trépanier et son gérant Douggy Bernèche. Et on ne l’a pas revu dans l’arène depuis. Vraiment, c’est à n’y rien comprendre. Et c’est bien dommage.

LE HÉROS OBSCUR – Patrice Volny

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Patrice Volny a mis la main sur les titres NABA et NABO des poids moyens cette année. / Photo tirée de Facebook

Si les trois combats que Patrice Volny a disputés en 2018 avaient eu lieu au Québec plutôt qu’en Ontario, on aurait fait bien davantage état de ses exploits cette année. Après avoir défendu avec succès son titre canadien des poids moyens contre Janks Trotter le 19 mai, le boxeur montréalais s’est emparé des titres NABO et NABA de la catégorie en triomphant d’Albert Onolunose le 29 septembre. Ceintures qu’il a par la suite défendues avec succès contre Ryan Young le 15 décembre. Avec tout ça, le nom de Volny figure désormais aux classements mondiaux (10e WBO, 14e IBF et WBA).

LE COMBAT DE L’ANNÉE – Adonis Stevenson-Badou Jack

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Le combat entre Badou Jack (à gauche) et Adonis Stevenson s’est soldé par un verdict nul majoritaire. / Photo fournie par Showtime

Allez, soyez honnêtes. Quand ce combat entre Adonis Stevenson et Badou Jack a été annoncé, vous avez sans doute été plusieurs à vous dire : « Bon, encore un combat inégal pour Adonis, qui va régler le cas de Jack comme si de rien n’était ». Ou encore : « Si ce combat d’Adonis est comme ses derniers, ça va tellement finir vite que ça en sera ennuyeux ». Non, mais, qu’est-ce qu’on s’est trompés! Le choc entre Stevenson et Jack, qui s’est soldé par un verdict nul majoritaire le 19 mai à Toronto, nous a gardés au bout de notre siège de la première à la dernière seconde. Et, disons-le, nous a un peu réconciliés avec Stevenson, sans qu’on se doute du drame qui surviendrait quelques mois plus tard…

LE KNOCK-OUT DE L’ANNÉE – Arslanbek Makhmudov c. Andrew Satterfield

Il y avait quelques bons candidats pour recevoir cette mention cette année. Simon Kean qui envoie Adam Braidwood valser dans les câbles (une image qui rappelait vaguement le jeu vidéo Punch-Out!!). David Lemieux qui passe près d’arracher la moustache de Gary O’Sullivan en l’assommant d’un vicieux crochet gauche. Mais ne serait-ce que parce qu’on se demande comment la tête du pauvre Andrew Satterfield a pu rester vissée au reste de son corps, accordons l’honneur au terrifiant Arslanbek Makhmudov, qui a fermé les lumières de l’Américain en 35 petites secondes. Encore aujourd’hui, on a mal juste en revoyant la séquence.

LE PLUS BEAU RETOUR – Erik Bazinyan

Vincent Ethier/EOTTM©2018
Erik Bazinyan (à droite) a stoppé le vétéran Francy Ntetu le 13 octobre. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

La carrière d’Erik Bazinyan faisait plus ou moins du surplace avant qu’il ne joigne les rangs d’Eye of the Tiger en début d’année. Depuis, son parcours a viré du tout au tout. Il a livré pas moins de cinq combats en 2018, et les a tous remportés avant la limite. On a encore en mémoire ce duel épique du 13 octobre contre le vétéran Francy Ntetu. Mine de rien, Bazinyan pointe maintenant au 3e rang de la WBO dans la catégorie des 168 lb, de même qu’au 12e échelon de la WBA. Âgé de seulement 23 ans, il pourrait réaliser de grandes choses en 2019.

L’ESPOIR À SURVEILLER – Sadriddin Akhmedov

Vincent EthierEOTTM©2018
Sadriddin Akhmedov saluant la foule après sa victoire du 24 novembre à Rimouski. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

On a vite compris pourquoi Sadriddin Akhmedov avait été champion du monde junior avant de faire le saut chez les professionnels en 2018. Et on ne parle pas seulement ici du fait qu’il ait profité de l’année pour remporter ses six premiers combats en carrière. Le jeune Kazakh de 20 ans a tout pour lui : la carrure, le style, la puissance, le petit côté juste assez arrogant quand il le faut… En voilà un qui sera hautement intéressant à suivre au cours des prochaines années. Ne soyez pas étonnés si on le voit avec une ceinture – pas nécessairement mineure – autour de la taille avant longtemps.

QUELQUES SOUHAITS POUR 2019

-Avant tout, on espère que la suite des choses ne sera pas trop pénible pour Adonis Stevenson et son entourage, en dépit des circonstances. Cette grave blessure subie lors de son combat contre Oleksandr Gvozdyk nous a cruellement rappelé que derrière les boxeurs, il y a d’abord et avant tout des êtres humains. Et quelle que soit notre opinion de l’individu, on ne peut que souhaiter qu’il retrouve une certaine qualité de vie le plus rapidement possible.

-Du succès pour David Lemieux chez les 168 lb. Quoique la tâche s’annonce d’ores et déjà ardue pour le nouveau trentenaire…

-Que la dure défaite contre Dillon Carman ait servi de leçon pour Simon Kean afin qu’il retrouve ses repères et remonte dans le ring de façon convaincante.

-Si, dans le temps des Fêtes, on a l’habitude de souhaiter la santé à nos proches, on va faire de même pour Oscar Rivas, qui n’a certes pas été épargné par les blessures au cours des dernières années.

-Plus de combats dans l’arène pour Artur Beterbiev, et un peu moins dans les palais de justice.

-Des combats d’envergure pour Yves Ulysse fils et Steven Butler, qui s’imposent de plus en plus dans les classements mondiaux.

-Un règlement rapide et positif de la dispute entre Batyr Jukembayev et EOTTM, conséquence du congédiement de Stéphan Larouche par le promoteur. On comprend les raisons qui motivent les deux camps, mais ce serait quand même bête de laisser filer un joli talent comme celui du Kazakh.

-Et, bien sûr, une bonne et heureuse année 2019 à vous tous!

Bazinyan cloue le bec de Ntetu

[Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM]

La finale du gala d’Eye of the Tiger Management opposant Erik Bazinyan et Francy Ntetu samedi soir, au Casino de Montréal, s’annonçait déjà fertile en étincelles. Un duel à saveur locale. Deux belligérants qui se sont cherché noise durant la semaine précédant le choc. Deux titres mineurs à l’enjeu.

On a eu tout ça, et bien plus encore. Parce que ça ne s’aimait pas dans le ring. Mais alors là, pas du tout.

C’est à une véritable bagarre de ruelle que les amateurs ont assisté, et pendant laquelle tous les coups semblaient parfois permis. Bagarre au terme de laquelle Bazinyan (21-0, 16 K.-O.) a triomphé de Ntetu (17-3, 4 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 1 :30 du sixième round. Il conserve donc sa ceinture NABO des super-moyens, en plus de mettre la main sur le titre NABA.

On savait déjà que le jeune homme, qui disputait un premier combat avec l’entraîneur Marc Ramsay dans son coin, était talentueux. Mais contre le vétéran Ntetu, on a vu un boxeur pugnace, résilient et juste assez «baveux» quand il le fallait. Et parfois, ce sont ces traits de caractère qui peuvent faire la différence entre un très bon boxeur et un champion.

«Quand Erik boxe avec sa tête, il est trop habile, il est trop bon. Ça lui prenait cette expérience, d’avoir des émotions. C’est la première fois qu’il affronte un gars aussi hargneux et dangereux», a affirmé le président d’Eye of the Tiger Management, Camille Estephan, allant même jusqu’à qualifier Bazinyan de «prochain [Gennady] Golovkin».

«Au-delà de la victoire, c’est l’expérience qu’il a acquise qui me rend tellement heureux.»

-Camille Estephan

Après un round initial plus ou moins paisible, Bazinyan a ouvert la machine au deuxième, multipliant les attaques féroces. Ce vieux renard de Ntetu est cependant parvenu à demeurer sur ses deux pieds. On peut même dire qu’il a dominé le troisième round, marqué par un échange de claques après la cloche qui ont suscité les reproches de la foule… et de l’arbitre Benjy Esteves Jr.

Le jeune pugiliste de 23 ans est donc revenu à sa recette originale, ébranlant dangereusement Ntetu au cinquième et l’envoyant au tapis au sixième. Voulant achever le travail, Bazinyan a emprisonné Ntetu dans les câbles en le pilonnant sans aucune pitié. L’officiel s’est interposé alors qu’il était devenu évident que Ntetu ne pouvait plus continuer.

«J’ai écouté Marc Ramsay. Il m’a dit que je devais rester intelligent et que ça finirait bientôt si je prenais mon temps.»

-Erik Bazinyan

Évidemment, on ne s’emportera pas trop vite et on verra de quelle façon Bazinyan poursuivra son ascension, lui qui était déjà classé cinquième aspirant mondial du WBO avant cette victoire. Mais il ne fait aucun doute que Ramsay a un beau projet sur la table.

«C’est un jeune homme qui très sérieux et concentré sur le travail à faire. Il n’est pas là pour niaiser. Il est très conscient du coût de la facture pour aller dans les hautes sphères de la boxe, et il est prêt à payer le prix», décrit l’entraîneur.

«Je commence maintenant à me hisser dans l’élite. Je dois commencer à travailler fort, parce qu’il y a de bons combats qui vont venir. C’est donc le temps de travailler plus fort», a quant à lui résumé Bazinyan.

Makhmudov fait une nouvelle victime

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Arslanbek Makhmudov (debout, à gauche) a aisément ajouté une autre proie à son tableau de chasse. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

Le combat entre Arslanbek Makhmudov et l’Argentin Emilio Ezequiel Zarate devait à l’origine avoir lieu vers le début de la soirée. Or, le brasse-camarade survenu lors de la pesée officielle – Makhmudov a repoussé son rival hors de la scène à l’aide d’une virile taloche après que Zarate se soit approché un peu trop près de lui à son goût – a convaincu les organisateurs de présenter ce duel en demi-finale du gala, en lieu et place du choc opposant Mathieu Germain et Carlos Jimenez (on y reviendra plus tard).

On pouvait donc imaginer qu’une certaine tension régnait entre les deux poids lourds au moment de monter dans l’arène. Or, Makhmudov (4-0, 4 K.-O.), comme c’est son habitude, a tôt fait de désamorcer tout ça en ne faisant d’une bouchée de Zarate (21-21-3, 12 K.-O.), au point où le coin de celui-ci a lancé la serviette à 1 :09 du deuxième round.

Dès le départ, le terrifiant colosse russe a martelé son opposant comme s’il s’agissait d’une piñata de mauvaise qualité. Rudement ébranlé par une droite au visage vers la fin du premier assaut, Zarate est demeuré debout tant bien que mal. Nul doute que la cloche fut accueillie avec soulagement dans son camp.

Malheureusement pour le Sud-Américain, Makhmudov n’avait aucune intention de lever le pied au round suivant. Après avoir envoyé Zarate au tapis pour un compte de huit, il a repris son travail de démolition dans le coin du ring. Devant un tel spectacle, les entraîneurs de Zarate ont judicieusement réclamé la fin du duel.

Cette autre victoire signifie du même coup la fin des combats de quatre rounds pour Makhmudov, qui pourra enfin passer à l’échelon supérieur. Il était temps. Quoique si la tendance se maintient, la longueur prévue de ses sorties ne changera pas grand-chose : il continuera d’être aussi expéditif.

Germain relève le défi

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Mathieu Germain (à droite) l’a emporté par décision partagée. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

Il ne fallait pas se laisser berner par la fiche en apparence ordinaire de Carlos Jimenez (14-9-1, 8 K.-O.). Le Mexicain de 28 ans, victorieux à ses quatre dernières sorties, a affronté des boxeurs de calibre plus que respectable au cours de sa carrière.

Le défi qui attendait Mathieu Germain (16-0, 8 K.-O.), à l’occasion de la première défense de son titre IBF nord-américain des super-légers, n’était donc pas à dédaigner. Et Germain l’a relevé avec succès, signant une victoire par décision partagée – annonce qui en a laissé plusieurs perplexes. Deux juges ont vu Germain gagnant à 99-91 et 98-92, tandis que le troisième avait Jimenez vainqueur à 96-94.

«Je suis vraiment surpris, a avoué Germain. […] Je pense que les juges favorisent parfois la pression plutôt que les coups qui atteignent [la cible]. Je suis un gars qui bouge beaucoup. J’ai décidé de ne pas bagarrer avec l’adversaire, c’était le plan de match.

«Dans ma tête, j’avais peut-être perdu un round ou deux, maximum. Je ne comprends vraiment pas la décision.»

-Mathieu Germain

Après un premier round un peu plus difficile, au cours duquel son rival a lancé les meilleures attaques, Germain a repris l’initiative au deuxième. Aidé par son remarquable talent pour éviter les frappes adverses, le Montréalais a ensuite pu dicter le tempo et s’imposer en tant qu’agresseur. Ses attaques, vives et franches, rentraient au poste, comme on dit.

Jimenez commençait sérieusement à pomper l’huile au moment d’entamer la deuxième moitié du duel. À l’inverse, Germain paraissait frais comme une rose dans le ring, poursuivant sa danse autour du Mexicain.

Jimenez l’a cependant secoué au huitième, ce qui a permis à celui-ci de rouvrir momentanément la machine. Il a tout tenté pour faire flancher Germain en fin de combat, s’attaquant notamment au corps de celui-ci, mais sans succès.

«C’est un gars qui a les mains lourdes, mais il ne m’a pas fait mal, honnêtement. J’ai seulement voulu laisser la pression passer un peu. Il a voulu saisir l’opportunité, alors j’ai reçu plusieurs coups dans ce round», a décrit Germain.

Les autres résultats

Artur Ziyatdinov (7-0, 6 K.-O.) a contraint le Mexicain Francisco Rivas (12-2, 5 K.-O.) à l’abandon à 0 :39 du troisième round. Le dodu Rivas a mis un genou au sol après un jab en apparence inoffensif. Mais lorsqu’il s’est relevé, on a pu voir que le coup lui avait laissé le nez ensanglanté. Le coin de Rivas a aussitôt demandé l’arrêt des hostilités. Une sage décision, d’autant que Ziyatdinov faisait ce qu’il voulait avec son rival jusque là.

Ghislain Maduma (20-3, 11 K.-O.) a signé une 20e victoire professionnelle aux dépens de l’Argentin Diego Gonzalo Luque (21-7-1, 10 K.-O.) par décision unanime (80-72 partout). Maduma, qui en était à une deuxième sortie depuis qu’il a mis un terme à sa retraite, a contrôlé le tempo du combat de la première à la dernière seconde. Mais Luque, qui s’était incliné devant Mikaël Zewski à Toronto, s’est avéré coriace et a refusé de céder. La bonne nouvelle pour l’Argentin, c’est que contrairement à son duel contre Zewski, aucun nu-vite n’est venu s’interposer dans l’action…

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Saddridin Akhmedov (à droite) l’a emporté en 57 secondes. / Photo Vincent Éthier, fournie par EOTTM

Fidèle à lui-même, Saddridin Akhmedov (4-0, 4 K.-O.) s’est assuré d’écourter au maximum le séjour de son rival à Montréal. Cette fois, le malchanceux s’appelle Jesus Javier Mendoza (7-6-1, 6 K.-O.) et a cédé après seulement 57 secondes d’action. Alors qu’Akhmedov pilonnait le Mexicain dans le coin, l’arbitre Albert Padulo fils s’est sagement interposé pour mettre fin au supplice. Vivement un adversaire de meilleur calibre pour le Kazakh, question d’avoir une meilleure idée de l’étendue de son (grand) talent.

À défaut de récolter un premier knock-out en carrière, François Pratte (8-0) est demeuré invaincu face au Mexicain Oscar Mata (7-4-1, 2 K.-O.) en l’emportant par décision unanime (59-55, 59-55, 58-56). Le Trifluvien a fait preuve d’une belle vitesse dans ses attaques, tout en parvenant à contenir celles d’un rival qui n’avait jamais été stoppé auparavant.

Ablaikhan Khussainov (9-0, 6 K.-O.) a conservé sa fiche parfaite en passant le knock-out au Mexicain Jesus Laguna (22-13-3, 19 K.-O.) à 2 :54 du deuxième round. Le Kazakh a liquidé son adversaire avec un violent coup au corps qui ne lui a laissé aucune chance. Et c’est tant mieux pour Khussainov, puisque Laguna – qui avait livré un combat nul contre Roody Pierre-Paul en mars – lui en faisait voir de toutes les couleurs jusque là.

Chez les femmes, Kim Clavel (4-0, 1 K.-O.) a brillamment pris la mesure de la Mexicaine Cynthia Martinez (4-3, 1 K.-O.) et l’a emporté par décision unanime (40-36 partout). La pugiliste québécoise, qui ne s’était pas battue depuis le mois d’avril en raison d’une blessure à une main, s’est distinguée grâce à ses attaques aussi précises qu’incisives. En particulier au deuxième round, alors qu’elle a ébranlé Martinez avec un puissant crochet gauche.

Lors du premier combat de la soirée, Arutyun Avetisyan (11-0, 7 K.-O.) a terrassé l’Uruguayen Mauricio Barragan (4-3, 1 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 2 :22 du deuxième round. Le lourd-léger russe de 23 ans a envoyé son rival au tapis à deux reprises durant cet engagement. Barragan a eu besoin d’un bon coup de main pour se remettre de sa dernière chute. Avetisyan, qui profitait d’un essai avec Eye of the Tiger, a impressionné le promoteur au point où celui-ci l’a mis sous contrat après le gala. Un nom à surveiller, donc.