Le triomphe de Rivas… et de Ramsay

[Photo Mikey Williams, fournie par Top Rank]

« T’es-tu capable de la lancer, ta droite? Ben, lance-la! »

Insatisfait de ce qu’il venait de voir de la part de son boxeur, Marc Ramsay avait le front presque collé à celui d’Oscar Rivas lorsqu’il lui a prodigué, avec vigueur et conviction (c’est bien le moins qu’on puisse dire), cette directive vendredi soir, entre deux rounds du combat opposant Rivas et l’Américain Bryant Jennings au Turning Stone Resort & Casino de Verona, dans l’État de New York.

Cette consigne et toutes les autres que l’entraîneur a imposé à son poulain au cours du duel, avec une fougue frisant parfois l’exaspération, sont directement responsables de l’improbable victoire de Rivas, qui l’a emporté par arrêt de l’arbitre à 54 secondes du 12e et dernier round. En plus de conserver son titre NABF des poids lourds, Rivas s’est du même coup emparé des ceintures NABO et IBF International de la catégorie.

Loin d’être spectaculaire, le combat a plutôt pris les allures d’une partie d’échecs, chaque boxeur cherchant patiemment la faille dans la défense de son adversaire qui lui permettrait de s’imposer. À l’évidence, Rivas (26-0, 18 K.-O.) savait quoi faire pour museler Jennings (24-3, 14 K.-O.), qui n’a jamais semblé être en mesure de solutionner l’énigme qui se dressait devant lui. C’était particulièrement évident en première moitié d’affrontement, alors qu’on se demandait par moments si le pugiliste de Philadelphie savait que le combat était commencé.

Au moment où l’arbitre Gary Rosato a mis un terme aux hostilités, deux des trois juges avaient Rivas gagnant sur leur carte. Les pointages serrés – 105-104 et 106-103 pour Rivas, et un 106-103 pour Jennings – illustrent bien le genre de choc que les deux hommes nous ont offert, avec plusieurs rounds difficiles à juger.

Cela dit, ne nous méprenons pas. Si c’est Rivas qui a stoppé Jennings dans le ring et qui est reparti avec trois ceintures, le vrai vainqueur de ce combat, c’est Ramsay.

Oh, attention, ça n’enlève rien à la performance du Colombien. Après tout, c’est bien beau recevoir les instructions de son entraîneur, encore faut-il les appliquer de la bonne façon et au moment opportun. D’autant que Jennings ne constituait pas un client facile, loin de là.

Mais malgré tout le talent de Rivas, si son coach n’avait pas trouvé les mots et la méthode pour le motiver comme il l’a fait, le résultat aurait fort probablement été différent. Bien appuyé par ses adjoints Samuel Décarie-Drolet et Luc-Vincent Ouellet, Ramsay est parvenu à garder Rivas concentré sur la tâche à accomplir, tout en lui injectant la juste dose d’énergie lorsque cela s’avérait nécessaire.

La boxe québécoise est choyée de pouvoir compter sur plusieurs entraîneurs de qualité – Stéphan Larouche, Rénald Boisvert, Mike Moffa… Mais si ce n’était pas déjà clair dans l’esprit de certains, il serait à peu près temps de considérer Ramsay comme étant le meilleur de ce groupe d’élite. Ce qu’il a démontré au cours du duel Rivas-Jennings relevait ni plus ni moins de la classe de maître de coaching.

Et ça, c’est simplement ce qu’on a vu pendant le combat : on ne parle même pas de tout le travail effectué au préalable, que ce soit au gymnase ou en vidéo pour décoder Jennings. Ce n’est pas un hasard si Ramsay a réussi à amener quatre boxeurs – Jean Pascal, David Lemieux, Artur Beterbiev et Eleider Alvarez – à des titres mondiaux.

Quant à Rivas, même s’il était confronté à un défi de taille, il ne pouvait se permettre d’échapper ce combat. Avec un parcours déjà hypothéqué par plusieurs blessures au cours des dernières années, une défaite aurait encore davantage compromis la suite des choses. Au lieu de cela, il a triomphé de belle façon d’un rival plus que crédible sur les ondes américaines, et pourra grimper un peu plus haut dans les classements mondiaux. Le résultat rêvé.

Le contrat du duel contenait une clause qui prévoyait que Jennings pouvait se prévaloir d’un combat revanche s’il le souhaitait. Or, selon ce que rapporte le Journal de Montréal, celui-ci pencherait davantage pour la retraite. Quoi qu’il en soit, on est déjà curieux de voir ce qui s’en vient pour Rivas qui, à 31 ans, entre dans les années charnières de sa carrière. Surtout qu’il a terminé le combat en santé, ce qui est toujours digne de mention dans son cas.

Chose certaine, tant qu’il pourra compter sur Marc Ramsay dans son coin, Rivas pourra entrevoir l’avenir avec optimisme.

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Stevenson a eu chaud…

[Photo tirée de Twitter]

Il y aura toujours des exceptions, bien sûr. Mais vous voyez ce qui arrive quand les meilleurs boxeurs affrontent les meilleurs ?

Règle générale, on obtient un combat enlevant, qui nous tient au bout de notre siège, et au cours duquel les coups fusent de toutes parts. Exactement comme celui que nous ont offert Adonis Stevenson et Badou Jack samedi soir, au Air Canada Centre de Toronto.

De l’action, du suspense, des revirements… C’est à un véritable buffet d’émotions qu’on a eu droit au cours de ce duel. Et ce, du début jusqu’à la toute fin, lorsqu’on nous a annoncé que cette furieuse bagarre s’était soldée par un verdict nul majoritaire. Deux juges ont remis des cartes de 114-114, tandis que le troisième a vu Jack gagnant à 115-113.

C’est donc dire que Stevenson (29-1-1, 24 K.-O.) a réussi une neuvième défense de son titre WBC des mi-lourds. Et que pour la première fois depuis son premier combat face à Darnell Boone, en avril 2010, il est ressorti de l’arène sans une victoire en poche.

« Je l’ai touché plus souvent. J’estime avoir gagné. »

-Adonis Stevenson

Les partisans de Jack (22-1-3, 13 K.-O.) seront sans doute nombreux à crier au vol. Il faut dire que leur favori a largement dominé la deuxième moitié de l’affrontement, plaçant Stevenson en mauvaise posture à plusieurs occasions.

«Je pensais avoir gagné. Aucun juge ne l’a vu gagnant», a souligné Jack à cet égard.

Il y avait d’ailleurs longtemps qu’on avait vu le champion être à ce point en danger durant un combat. Vous souvenez-vous de la dernière fois où il a saigné du nez dans le ring? C’est ce que je croyais.

Or, les premiers rounds ont été si chaudement disputés qu’il était souvent difficile de déterminer un vainqueur avec certitude. En fait, et c’est sans doute sur ce plan que le verdict nul fait le plus mal pour le camp Jack, les rounds remportés par ce dernier étaient sans équivoque : sa domination était alors claire et nette. En contrepartie, les gains de Stevenson étaient moins évidents. Ou pouvaient davantage être matière à débats, si vous préférez. Ce qui explique très certainement la décision des juges.

On aura beau le critiquer tant qu’on voudra sur la façon dont il gère sa carrière, Stevenson reste malgré tout un excellent pugiliste. Et on doit reconnaître qu’il a tenu le coup contre l’un des très bons boxeurs de sa division. Mais comme tout le monde, il a ses limites, et Jack a su les exploiter.

En se tenant à distance de son adversaire et en prenant tout le temps nécessaire pour l’approcher de la bonne manière, le Suédois a empêché en grande partie son rival de sortir sa terrifiante main gauche, qui a pulvérisé tant de pauvres victimes par le passé.

De fait, le seul moment où Jack a véritablement été ébranlé durant le combat est venu au 10e round, lorsqu’il a justement reçu une puissante gauche en plein abdomen. Si Jack n’avait pas su se ressaisir au bon moment et encaisser les assauts subséquents, ce coup aurait pu causer sa perte.

Après la dernière cloche, Stevenson est retourné dans son coin épuisé et l’air inquiet, sûrement conscient de la réelle possibilité qu’il soit détrôné. À l’inverse, Jack s’est dirigé vers son équipe les deux bras dans les airs, sourire triomphant aux lèvres. C’était avant l’annonce du pointage, évidemment. La scène était néanmoins éloquente.

Stevenson ne l’avouera jamais si candidement, c’est certain, mais il a eu chaud samedi. Très chaud. Si Jack avait connu un départ plus canon, sans pour autant s’offrir comme cible, on doute que le Québécois serait rentré chez lui avec sa ceinture.

Notons que le contrat pour cette confrontation contenait une clause permettant la tenue d’un éventuel combat revanche. Les deux hommes se sont montrés ouverts à l’idée au terme de leur duel. Avec une conclusion comme celle à laquelle on a assisté, une telle option tombait sous le sens de toute façon.

Seul problème, Jack souhaiterait que la revanche ait lieu chez lui, à Las Vegas, tandis que Stevenson voudrait demeurer au Canada. Une (autre) saga à suivre…

Rivas le technicien

RivasHubeaux
Oscar Rivas (à droite) a vaincu Hervé Hubeaux par décision unanime. / Photo tirée de Twitter

Oscar Rivas (24-0, 17 K.-O.) était dû pour un défi. Un vrai. Il en a eu un bien relevé en la personne du Belge Hervé Hubeaux (29-3, 14 K.-O.), en demi-finale du gala de samedi.

Face à un adversaire nettement plus aguerri que ceux qu’il a affrontés à ses dernières sorties, le Colombien a dû mettre en valeur ses meilleurs atouts techniques pour venir à bout de Hubeaux, ce qu’il a fait par décision unanime (99-91, 100-90, 100-90). Il a ainsi réussi la première défense de sa ceinture NABF des poids lourds.

Contrairement aux derniers boxeurs que Rivas a affrontés, Hubeaux a à la fois démontré de bonnes aptitudes défensives et une capacité à atteindre sérieusement la cible. Ainsi, Rivas ne pouvait se contenter de se ruer tout simplement sur lui pour le marteler jusqu’à ce qu’il tombe. Il a plutôt dû faire preuve de patience et d’intelligence. Et c’est précisément ce qu’il a réussi, en plus de s’acharner sur le corps de Hubeaux, question d’éroder sa garde et créer des ouvertures.

Après le combat, on a appris que Rivas s’était déchiré le biceps dès le troisième round, ce qui explique pourquoi il a souvent semblé avoir de la difficulté à attaquer de la main droite. Il faudra surveiller de près l’évolution de cette blessure, surtout quand on sait à quel point il a été ennuyé par des problèmes de santé ces dernières années.

Les autres résultats

L’Ontarien Kane Heron (11-0-1, 5 K.-O.) et le Mexicain Ivan Alvarez (27-9-1, 17 K.-O.) se sont livrés une furieuse guerre dans l’arène qui a réjoui la foule. Du moins, jusqu’à ce qu’on lui annonce que le combat s’était soldé par un verdict nul majoritaire. L’un des juges a vu Alvarez gagnant à 78-74, tandis que les deux autres ont remis des cartes de 76-76.

Mikaël Zewski (31-0, 22 K.-O.) s’est emparé du titre WBC International des mi-moyens en l’emportant par décision unanime (100-89, 99-90, 99-90) devant l’Argentin Diego Gonzalo Luque (21-5-1 10 K.-O.). Si le duel lui-même s’est avéré plutôt terne, on se souviendra cependant de ce loustic qui a tenté de monter dans le ring au milieu du septième round, forçant la suspension du combat pendant quelques minutes (voir vidéo ci-dessous). Heureusement, l’individu a rapidement été intercepté par les agents de sécurité, qui l’ont ensuite escorté hors du Air Canada Centre alors qu’il était complètement nu. Du jamais vu pour l’auteur de ces lignes…

Dans un affrontement de poids lourds décousu au possible, l’Ontarien d’origine albanaise Kristian Prenga (8-1, 8 K.-O.) n’a eu aucun mal à se défaire de l’Argentin Ricardo Humberto Ramirez (14-5, 11 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 1 :44 du troisième round. Ramirez, dont la technique et la forme physique laissaient pour le moins à désirer, s’est surtout fait remarquer pour avoir craché son protecteur buccal à répétition, jusqu’au point d’être pénalisé par l’arbitre.

Christian Mbilli (10-0, 10 K.-O.) a une fois de plus démontré son immense talent en forçant l’Argentin Marcos Jesus Cornejo (19-3, 18 K.-O.) à l’abandon à 1 :52 du troisième round. Une décision judicieuse de la part du coin de ce dernier, alors que Mbilli pilonnait son adversaire sans aucune gêne depuis le début du duel. Le Français met du même coup la main sur un premier titre mineur en carrière, en l’occurrence la ceinture WBC jeunesse des poids moyens.

Patrice Volny (11-0, 8 K.-O.) a conservé son titre NABA Canada des poids moyens en réglant le cas de l’Albertain Janks Trotter (10-5-2, 10 K.-O.) à la toute fin du premier round. Le Québécois a envoyé son rival au plancher avec un jab en apparence inoffensif. Or, Trotter a eu toutes les misères du monde à se relever, tant et si bien que l’officiel a préféré mettre un terme au combat.

À son premier combat en tout près de 15 mois, Sébastien Bouchard (16-1, 6 K.-O.) a aisément disposé du Serbe Sladan Janjanin (24-3, 18 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 2 :08 du deuxième round. Comme on pouvait s’y attendre, Bouchard a paru un peu rouillé en début d’affrontement. Mais il a rapidement repris le dessus, envoyant Janjanin au tapis trois fois durant le second assaut. À la troisième chute, l’arbitre en a eu assez.

Mazlum Akdeniz (5-0, 2 K.-O.) a vaincu le Canadien Lloyd Reyes (0-2) par arrêt de l’arbitre à 1 :40 du deuxième round. Akdeniz avait envoyé Reyes au plancher grâce à un violent crochet droit au visage lors du premier engagement. Il a remis ça au deuxième, alors que Reyes cherchait carrément à se sauver de son adversaire.

Rivas, en toute logique

[Photo archives Bob Lévesque]

Oscar Rivas ne l’a pas eue facile au cours des dernières années. Blessures, combats annulés à la dernière minute, rivaux de calibre inférieur rapidement… Ça fait longtemps que le poids lourd colombien attend d’avoir une véritable chance de démontrer toute l’étendue de son talent dans le ring.

Malheureusement pour lui, il devra encore attendre un peu avant de croiser un adversaire de meilleure qualité. L’Américain Sergio Ramirez, qui se frottait à Rivas jeudi soir au Casino de Montréal, est loin d’avoir un pedigree à nous faire tomber en bas de notre chaise. Qui plus est, il avait été appelé en renfort in extremis après que le Brésilien Fabio Maldonado ait préféré se battre dans un combat d’arts martiaux mixtes en Russie.

Ainsi, c’est une victoire somme toute prévisible que Rivas (23-0, 17 K.-O.) a acquise face à Ramirez (16-6, 8 K.-O.), après que celui-ci a choisi d’abandonner avant le début du troisième round.

«Je ne m’attendais pas vraiment à [un résultat comme celui-là], mais je pense que ma qualité sur le ring a vraiment fait en sorte que le combat s’est terminé avant la limite», a expliqué Rivas à sa sortie de l’arène.

«Je m’attendais à plus de lui. […] Mais je pense que les coups que je lui ai donnés ce soir lui ont fait mal.»

-Oscar Rivas

C’est un coup au foie du Colombien qui a signifié la fin de la soirée de travail de Ramirez. Avant cette attaque fatidique, Rivas s’était montré très méthodique, attendant patiemment qu’une ouverture se présente pour foncer.

Ce combat aux allures de formalité étant maintenant chose du passé, Rivas a désormais le regard tourné vers un duel de plus grande envergure, lui qui se dit prêt à disputer tout de suite un combat de championnat du monde.

Tout indique, d’ailleurs, qu’on le reverra en action le 19 mai, en sous-carte du combat entre Adonis Stevenson et Badou Jack.

«Je sais que l’opportunité viendra. Je suis très calme, car je sais que le jour viendra. Et quand il viendra, je serai prêt», a conclu Rivas.

Phinn se rachète, Mbilli s’éclate

À sa dernière sortie, le 7 décembre, Shakeel Phinn (17-2, 11 K.-O.) avait dû encaisser une défaite crève-cœur par décision majoritaire qui mettait fin à une séquence de 15 victoires consécutives. Et alors qu’il devait remonter dans le ring du Casino le mois dernier, il a plutôt vu son combat être annulé à la dernière minute après que son adversaire eut échoué des examens médicaux.

Mais en demi-finale du gala de jeudi, le «Jamaican Juggernaut» a fait amende honorable à tout cela en disposant du Polonais Bartlomiej Grafka (20-30-3, 9 K.-O.) par décision unanime (80-72, 80-72, 79-73).

Sa tâche n’a toutefois pas été de tout repos. Grafka s’est avéré un boxeur particulièrement coriace qui a su résister aux nombreux bons assauts de Phinn, tout en répliquant à son tour en quelques occasions. Dans l’ensemble, cependant, Phinn est celui qui est parvenu à placer les meilleures attaques au cours du duel.

Tout juste auparavant, Christian Mbilli (9-0, 9 K.-O.) a terrassé l’Argentin Luis Eduardo Paz (12-5-1, 8 K.-O.), signant une victoire par arrêt de l’arbitre à 1 :44 du premier round.

Celui qu’on surnomme Solide n’a eu aucun mal à liquider son rival – pardonnez le jeu de mots facile, par pitié. Se ruant sur ce dernier dès les premiers instants du combat, Mbilli a envoyé Paz au tapis à deux reprises. Voyant que l’Argentin était mal en point et incapable de se relever de sa seconde chute, l’arbitre Yvon Goulet a décrété la fin des hostilités.

«J’ai tout de suite vu les défauts de l’adversaire. J’ai donc tout de suite vu ce qu’il fallait faire. J’ai fait ce qu’il fallait faire. Il n’a pas su résister. C’est une personne vraiment ouverte [au corps]. Quand on tapait en bas, il baissait la garde», a résumé le vainqueur.

Les autres résultats

Louisbert Altidor (8-2, 4 K.-O.) n’a eu aucune difficulté à triompher du Mexicain Guillermo Romero (12-6, 9 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 1 :17 du cinquième round. Perçant facilement la garde de son rival, Altidor a malmené ce dernier du début à la fin. Romero n’était pratiquement plus capable de se défendre quand l’arbitre Martin Forest a mis un terme au duel.

L’ex-combattant d’arts martiaux mixtes Yan Pellerin (2-0) a signé une deuxième victoire en autant de sorties dans un ring de boxe, cette fois aux dépens du Mexicain Jesus Beltran (1-2), par décision unanime (40-36 partout). Bien franchement, il n’y a rien de particulier à dire sur ce duel, si ce n’est que Pellerin devra travailler plusieurs aspects de sa boxe s’il veut progresser dans ce sport.

En début de soirée, Terry Osias (4-0, 1 K.-O.) a eu le dessus sur le Mexicain Josele Napoles (6-8, 4 K.-O.) par décision unanime (40-36 partout). Le boxeur de Longueuil a aisément dominé son adversaire au cours d’un combat somme toute terne.

Rivas, heureux et expéditif

[Photo Bob Lévesque]

Avant même que la cloche se fasse entendre, avant même de savoir comment le combat allait se dérouler, il y avait de quoi se réjouir jeudi soir, au Casino de Montréal : Oscar Rivas était enfin de retour sur le ring.

Les derniers mois n’ont pas exactement été tendres envers le poids lourd colombien. En plus de subir une sérieuse blessure à l’œil qui l’a longtemps gardé sur la touche, Rivas a vu les trois derniers combats qu’il devait disputer être annulés coup sur coup à la dernière minute. Tant et si bien que sa dernière sortie remontait au 29 juillet 2016, à Québec, alors qu’il avait battu Jeremiah Karpency.

Mais toutes ces malchances semblaient bien loin derrière lui, alors qu’il était de la finale du premier gala de la saison 2017-2018 de la série du Groupe Yvon Michel au Casino. Rivas (21-0, 16 K.-O.) n’avait pas certes pas l’intention de rater son retour, et il a réussi sa mission en passant le knock-out au Costaricain Carl Davis Drumond (31-5, 25 K.-O.) à 1 :08 du tout premier round.

«Il y avait trop d’émotions avant d’entrer dans le ring, a confié le vainqueur à sa sortie de l’arène. Tu ne sais pas laquelle choisir! Mais je suis demeuré tranquille, j’ai écouté mon entraîneur et tous ceux qui étaient avec moi dans le vestiaire.»

Tranquille dans le vestiaire, peut-être, mais dès le début des hostilités, le pugiliste de 30 ans s’est rué sur son opposant sans aucune pitié. Rivas a ensuite laissé partir une rafale de coups qui a amené Drumond, 42 ans, au tapis. Voyant qu’il peinait à se relever, l’arbitre Steve St-Germain a décrété la fin du duel, après seulement 68 secondes d’action.

«J’ai travaillé très fort pour ça. Je voulais donner un bon spectacle. Je m’attendais à faire plusieurs rounds, mais je me sentais trop bien dans le ring. J’ai fait les choses aussi rapidement que je le pouvais», s’est réjoui Rivas.

Pas de temps à perdre

Avec sa victoire sur Drumond, Rivas met ainsi la main sur le titre NABF des lourds, ce qui lui permet du même coup d’entrer au top-15 du classement du WBC. Et son équipe entend tout mettre en œuvre pour lui faire gravir les échelons dans un avenir rapproché.

«Si j’avais une offre demain de combat de championnat du monde, que ce soit contre [Anthony] Joshua, [Deontay] Wilder ou [Joseph] Parker, on accepterait, a lancé le promoteur Yvon Michel. Maintenant, le travail sera d’augmenter la valeur d’Oscar. Tenter de lui opposer des adversaires qui sont aguerris et qui ont une bonne notoriété.»

Ça tombe bien, car l’entraîneur de Rivas, Marc Ramsay, estime que la nouvelle ceinture de son protégé l’aidera à se dénicher des adversaires de qualité.

«On va entrer dans le top-10 mondial. On aura sans doute du pushing de la part de la télévision américaine. On va pouvoir le mettre dans des combats où on veut justement l’exposer», a-t-il décrit.

«Avec son historique de blessures, avec l’âge auquel il est rendu… C’est certain qu’on veut continuer de le développer, mais si les offres viennent, c’est sûr qu’on va se présenter. On ne perdra pas de temps», a conclu Ramsay.

Les autres résultats

En demi-finale, Shakeel Phinn (16-1, 11 K.-O.) a eu le dessus sur le Mexicain Mario Aguilar (17-3, 15 K.-O.), qui a déclaré forfait entre le quatrième et le cinquième round. Bien qu’il ne soit jamais allé au plancher durant l’affrontement, ce dernier se faisait durement marteler de toutes parts par Phinn. Légère consolation pour Aguilar : il rentre à la maison avec 20% de la bourse de son adversaire, qui s’est présenté à la pesée officielle avec un surpoids de 3,4 lb.

Au terme d’un duel qui ne sera certainement jamais consigné dans les annales de la boxe, Dario Bredicean (15-0, 4 K.-O.) a vaincu le Français Saidou Sall (10-6-2, 4 K.-O.) par décision unanime (80-71, 80-71, 79-72). Le protégé de Lucian Bute n’aura impressionné personne en venant à bout d’un adversaire qui, par le passé, a pourtant éprouvé toutes les misères du monde à battre des rivaux aux fiches nettement déficitaires.

Michael Gadbois (16-1-3, 4 K.-O.) l’a emporté contre le Mexicain Abraham Gomez (28-15-1, 13 K.-O.) par décision unanime (60-54, 60-54, 59-55). Confronté à un adversaire tenace, le boxeur de Saint-Hyacinthe est néanmoins parvenu à asséner les meilleurs coups dans ce combat où la technique a parfois semblé optionnelle.

Enfin, deux boxeurs québécois – le Montréalais Mazlum Akdeniz et le Longueuillois Terry Osias – effectuaient leurs débuts professionnels. Et ils n’ont pas raté leur entrée en scène. Ils ont respectivement vaincu le Mexicain Ricardo Burgos (1-7-1) et l’Ontarien Marco Parente (0-2-1), par décision unanime dans les deux cas.

La guigne s’acharne sur Oscar Rivas

[Photo Archives Bob Lévesque]

C’est à croire qu’une malédiction s’est abattue sur Oscar Rivas. C’en est rendu presque comique. Mais ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle.

Pour une troisième fois consécutive, le poids lourd du Groupe Yvon Michel a appris à quelques jours d’avis que son combat était annulé, faute de lui avoir trouvé un adversaire à temps.

Rivas (20-0, 15 K.-O.) devait en principe monter dans le ring ce vendredi à Niagara Falls, mais son combat est tombé à l’eau – pardonnez le jeu de mots facile.

Son nom avait auparavant été inscrit sur les cartes du 3 juin, au Centre Bell, et du 15 juin, au Casino de Montréal. Mais chaque fois, on a échoué à lui dénicher un rival. Tant et si bien que désormais, sa plus récente sortie remonte au 29 septembre 2016, alors qu’il avait triomphé de Jeremiah Karpency à Québec.

«On a juste manqué de temps pour trouver à Oscar un adversaire que la Commission athlétique de l’Ontario aurait approuvé», a expliqué le promoteur Yvon Michel à Ringside à propos du combat qui était censé avoir lieu vendredi. Il précise que son groupe avait présenté «sept ou huit» candidats potentiels aux autorités ontariennes.

«Avec le décès de Tim Hague, ils étaient très frileux!», ajoute Michel. Hague, rappelons-le, est cet ancien combattant d’arts martiaux mixtes mort à la suite de son duelcontre Adam Braidwood à Edmonton, le 16 juin.

En bout de ligne, Rivas semble maintenant destiné à se battre le 19 août en demi-finale d’un gala présenté au Powerade Center de Brampton, en Ontario. Yvon Michel assure que le Colombien sera opposé à un adversaire « de qualité », dont l’identité devrait être dévoilée la semaine prochaine.

Espérons pour Rivas que cette fois-ci sera finalement la bonne.