[Photo archives Bob Lévesque]
Marie-Ève Dicaire gardera sans doute un bon souvenir de sa première finale « officielle » d’un gala de boxe, mercredi, au Casino du Lac-Leamy à Gatineau.
On dit « officielle », puisqu’elle avait été promue tête d’affiche d’un gala au Casino de Montréal en février après que le combat principal, qui devait impliquer Oscar Rivas, eut été annulé à quelques jours d’avis.
Quoi qu’il en soit, Dicaire (9-0) est parvenue à préserver sa fiche parfaite en signant une victoire par décision unanime contre l’Argentine Yamila Esther Reynoso (8-3-3, 7 K.-O.). Il s’agissait d’un premier combat de 10 rounds pour la boxeuse de Saint-Eustache.
Les cartes de pointages remises par les trois juges du combat – 100-90, 100-90 et 98-92 – peuvent toutefois faire sourciller. Aux yeux de plusieurs, le duel s’est disputé bien plus âprement que ce que tendent à refléter ces résultats. Ringside avait d’ailleurs un verdict nul de 95-95 sur son humble carte au moment d’entendre la dernière cloche.
La première moitié du duel, et plus particulièrement les deux premiers rounds, a été tout à l’avantage de Reynoso, âgée de 21 ans seulement. Puissante dans ses attaques, elle a entre autres atteint solidement sa rivale en plein visage d’un direct au premier engagement.
Dicaire, 31 ans, a davantage ouvert la machine en deuxième moitié d’affrontement, et a dû trimer afin d’en découdre jusqu’au bout avec une adversaire qui n’avait pas l’intention de jouer les faire-valoir.
La Québécoise, bien que dotée d’aptitudes athlétiques évidentes, n’a jamais été reconnue pour sa force de frappe. Confrontée à une pugiliste comme Reynoso, qui a remporté sept de ses huit victoires par knock-out, cette lacune sautait encore plus aux yeux. Et c’est à se demander si elle ne finira pas par causer la perte de Dicaire éventuellement, à mesure que le calibre de ses adversaires augmentera.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour le moment, cette victoire devrait permettre à Dicaire de se battre pour le titre NABF féminin des super-mi-moyens au Casino de Montréal, le 7 décembre.
Les autres résultats
En demi-finale, Patrice Volny (9-0, 7 K.-O.) s’est assuré de conserver sa fiche immaculée en l’emportant de belle façon contre l’Argentin Genaro Quiroga (14-13, 9 K.-O.) par knock-out au quatrième round. Précis et vif, le Montréalais n’a eu aucun mal à percer la garde de son adversaire. C’est finalement grâce à une série de coups décochés alors que Quiroga avait le dos aux câbles qu’il a pu envoyer ce dernier au tapis.
Danyk Croteau (3-1, 2 K.-O.) n’a fait qu’une bouchée du Mexicain Raul Correa (3-1, 1 K.-O.) en lui passant le knock-out à la toute fin du premier round grâce à une solide droite. Une victoire qui n’a pas manqué de réjouir le public réuni sur place, Croteau étant natif de Gatineau.
L’autre combat féminin de la soirée opposait l’Ottavienne Claire Hafner (2-1) et la Mexicaine Claudia Ramirez (1-2). Et c’est Hafner qui en est sortie victorieuse par décision unanime (39-37, 39-37, 40-36). Celle-ci, chanteuse d’opéra à ses heures, aura été la plus active au cours de cet affrontement.
Devin Tomko (4-0, 2 K.-O.) n’a eu aucune difficulté à triompher du Néo-Brunswickois Mitch Boudreau (0-2) et l’a emporté par décision unanime (40-36 partout). Tomko, un pugiliste de Winnipeg, a complètement dominé son adversaire, qui n’a jamais été en mesure de déployer quelque attaque que ce soit.
Dans un combat d’un ennui mortel, l’Ontarien Mladen Miljas (7-0, 7 K.-O.) a vaincu le Mexicain Oswaldo Ortega (3-6, 1 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 1 :23 du troisième round. Un crochet de la gauche au corps d’Ortega a envoyé ce dernier au sol. Voyant qu’il était incapable de se relever, l’arbitre Yvon Goulet a mis fin au combat. Remercions l’officiel d’avoir abrégé ce duel à peine digne de ce nom.
En lever de rideau, le Montréalais Mazlum Akdenis (2-0, 1 K.-O.) a signé le premier knock-out de sa carrière aux dépens du Mexicain Hugo Aguilar (0-4) à 2 :30 du troisième round. Après avoir visité le tapis lors du premier assaut, Akdenis a rendu la pareille à son rival à deux reprises au troisième. À son second séjour au plancher, Aguilar n’a pu se relever avant le compte de dix.